Mobilisation en partenariat avec :
Pourquoi ?
Alpha Coal est emblématique des contradictions entre les discours des grandes banques en faveur de l’environnement et contre le changement climatique, et leurs activités réelles : pollution, destruction de la biodiversité, impact climatique.
Ce sont les ingrédients du projet Alpha Coal soutenu par une banque qui se dit “responsable”.
Situé en Australie, Alpha Coal est un projet d’exploitation et d’exportation annuelle de 30 millions de tonnes de charbon vers les marchés asiatiques. Il contribuerait à l’émission d’environ 1,8 milliard de tonnes de dioxyde de carbone en 30 ans.
Société générale, un acteur de la transition ou une banque “climaticide” ?
Société générale prétend vouloir contribuer à la transition vers une économie moins carbonée tout en investissant massivement dans le secteur du charbon, l’énergie la plus carbonée ! Ce projet s’ajoute au 1,9 milliard d’euros insufflés par Société générale dans les mines de charbon entre 2005 et mi-2013.
Bien loin des recommandations de l’Agence internationale de l’énergie selon laquelle deux tiers des réserves fossiles connues doivent rester dans le sol si l’on veut avoir une chance raisonnable de rester sous l’objectif des 2°C de réchauffement climatique.
Qui détruit les écosystèmes et la biodiversité
En soutenant Alpha Coal, Société générale contribue à transformer la Grande Barrière de corail – un des plus riches écosystèmes de la planète – en une autoroute maritime du charbon. Faisant fi de l’alerte lancée par l’UNESCO quant au risque majeur que fait peser le développement du charbon sur ce patrimoine mondial, Société générale soutient un projet qui menacerait la biodiversité et les habitats d’espèces protégées.
S’accapare et détruit les ressources dont dépendent les populations et leur économie
Alpha Coal capterait l’essentiel des ressources en eau de la région, de quoi perturber le système hydrique et mettre en danger les populations et l’agriculture pour qui les ressources souterraines d’eau sont primordiales. De plus, ce sont 50 000 personnes qui verront leur emploi disparaître en raison de la destruction de la Grande Barrière de corail.
Elle y détient 15 licences d’exploitation du gaz de schiste sur une surface de 12 766 km² et a déjà commencé à utiliser la fracturation hydraulique dont les impacts environnementaux et sur la santé ne sont plus à démontrer.
Questions/réponses
N’existe-t-il pas des normes et conventions mieux à même d’encadrer les activités de la Société générale ?
Société générale est membre de plusieurs initiatives non contraignantes visant à responsabiliser les acteurs financiers (comme les Principes de l’Equateur,
signés par des grandes banques internationales). La banque a elle-même adopté des principes environnementaux et sociaux destinés à guider ses choix dans les secteurs à risque (mines, énergie, etc.). Mais, comme l’illustre le cas Alpha Coal, la banque enfreint ces critères sans vergogne.
La mobilisation citoyenne peut-elle stopper la Société générale et Alpha Coal ?
Les banques sont soucieuses de leur réputation et un désaveu des citoyens est à même de les faire changer. N’oublions pas que les banques investissent avec l’argent qu’on leur confie ! Le retrait de Société générale – après celui de la banque états-unienne Citigroup – enverrait un signal fort aux investisseurs sur les risques qu’il y a à participer à un tel projet, déjà défini par des analystes économiques et financiers comme “un bourbier et non un investissement”.
L’entreprise GVK, à l’origine du projet, est déjà surendettée ; or tout délai entraînerait une hausse des coûts et rendrait le projet de moins en moins viable.
Le charbon n’est-il pas l’énergie la moins chère pour lutter contre la pauvreté ?
Si l’exploitation et la production d’électricité à partir du charbon sont peu chères et très profitables pour les entreprises, c’est sans compter les coûts colossaux des dommages environnementaux et sanitaires causés. Ces externalités ont un coût supporté par les populations habitant près des mines ou des centrales et leur gouvernement. De plus, il s’agit souvent d’un double fardeau pour la partie de la population locale qui ne bénéficie même pas de l’électricité produite dans leur propre pays et/ou à partir de leurs ressources en charbon.